Sexologue clinicienne, Psychothérapeute, Thérapeute de Couple à Marseille
Séparée, divorcée à 50 ans, un sujet récurrent. Nombre de couples divorcent. J’ai pu remarquer dans mes consultations qu’il y a deux périodes cruciales pour une séparation. La première survient souvent quelques années après le début d’une relation et la seconde après une longue union. Je vais m’attarder sur la seconde.
C’est un fait, les femmes demandent plus le divorce ou la séparation que les hommes. Il arrive de plus en plus fréquemment que des femmes de 50ans et plus veuillent se séparer, après une longue union, des enfants.
Elles se retrouvent face à différents changements : elles s’ennuient dans leur couple, elles voient davantage les problèmes du couple non résolus depuis longtemps, leurs enfants s’il y a lieu ont moins besoin d’elle et elles commencent à s’occuper d’elles et de leurs besoins. Elles ne se voient tout simplement pas vieillir avec leur partenaire actuel et ne veulent plus faire d’efforts.
En général, une femme dans ce cas-là est assez déterminée. Elle a déjà décidé de quitter son partenaire de vie, me disant qu’elle ne l’aime plus. Bien sûr, il peut s’agir d’une crise existentielle due à l’âge, à la routine, au fait que cette femme ne s’est peut-être pas suffisamment affirmée pour exister en tant qu’individu au sein du couple et de sa famille. Nous faisons le point, car il y a une nette différence entre quitter son conjoint parce que la situation est difficile et ne plus l’aimer, lui.
Lorsque je vois un couple de longue durée dans une consultation, je fais la différence entre une crise existentielle, qui relève de l’individu, et une longue agonie d’un couple qui n’a pas su, pas pu, continuer à s’aimer, à s’écouter, à se charmer, pétri par la routine, le manque de complicité. Ces couples en général ont oublié d’être en couple, c’est-à-dire oublié de faire attention à chaque individu formant leur couple, à se développer, happés par la vie, ses déboires, ses difficultés, le soin apporté aux enfants.
Les femmes de 50 ans font face à des défis importants. En effet, elles sont à un âge où elles sont encore jeunes dans leur tête, mais leur corps et la société leur renvoie un autre modèle. La ménopause et ses troubles plus ou moins envahissants leur pèse, le regard sociétal leur pèse, alors qu’elle voudraient encore être séduisantes et attirantes. En général, et c’est une erreur, notre société parle des troubles hormonaux, en appuyant sur le fait de ne pas prendre de poids par exemple, continuant ainsi le long travail de sape d’injonctions données aux femmes depuis des décennies sur leur apparence.
En réalité, oui votre corps change et votre mental aussi. Vos hormones vous lâchent, des désagréments apparaissent : bouffées de chaleur, sueurs nocturnes, douleurs utérines, troubles des règles (hémorragiques, très sympas lorsque cela dure 10 jours…), mais aussi difficultés dans le sommeil, troubles de l’appétit, douleurs musculaires et autres joies de la cinquantaine. L’homme pour sa part, a peu de difficultés au même âge, n’étant pas autant assujetti à ses hormones. Et pour l’homme qui peut éventuellement avoir des troubles érectiles, il y a des médicaments. Nombre de femmes se retrouvent impuissantes face à leurs symptômes, encore peu entendues malheureusement et peu soignées. On leur dit de mettre du lubrifiant pour les rapports douloureux (non, vous n’êtes pas un trou de serrure à huiler mesdames, la sexualité n’est pas qu’une question de pénétration!), d’attendre la ménopause pour être tranquille…
Je précise cependant que toutes les femmes ne vivent pas la pré-ménopause ni la ménopause de façon si radicale et douloureuse, heureusement.
Ces femme font en général le dur constat de la réalité au niveau personnel. Elles s’ennuient, alors qu’elles ont tout donné dans leur vie familiale, professionnelle. Et elles se retrouvent à 50 ans avec un corps plus tout jeune, qui commence à montrer ses faiblesses physiques (bouffées de chaleur, douleurs pendant les rapports, peau qui change, rides…), souvent ne se « reconnaissent plus » tout en ayant une urgence de vivre, avant l’âge « de la retraite ». Souvent, elles se sentent transparentes.
Hé bien je dis à ces femmes de commencer à s’occuper d’elles, de commencer à penser à elles, de voir le chemin parcouru, ce qu’elles ont accompli, souvent en ayant de multiples casquettes (professionnel, familial, maternel) et qu’elles ont le droit d’enfin retrouver leur féminité, leur vrai soi.
Bien sur, lorsqu’il s’agit d’une crise de couple, nous travaillons ensemble pour que celui-ci puisse rebondir sur de nouvelles bases. Un couple doit passer par des crises, elles sont nécessaires et fondamentales pour l’être humain, afin de rétablir un nouvel équilibre qui va permettre de remettre de nouvelles bases, plus justes, plus adéquates et de repartir pour une décennie.
Lorsque les femmes n’aiment plus leur partenaire, lorsqu’elles se rendent compte qu’elles ont possiblement été dans un rôle qui ne leur va plus, qu’elles comprennent parfois qu’elles ont fait un mauvais choix de partenaire et qu’il est impossible dans leur couple d’y remédier, alors, nous travaillons l’individuation, afin qu’elles puissent être elles-même et reconquérir leur monde.
Se retrouver séparée ou divorcée à 50 ans, après une longue union où nous avions des rôles distincts n’est pas simple.
Les femmes ont peur de la sexualité, d’être à nouveau sur « le marché de la séduction » et je leur apprends à être authentiques, à reconnaître leurs besoins fondamentaux, leurs attentes et à se retrouver dans leur féminité souvent oubliée. Nous parlons évidemment aussi de sexualité, ce qu’elles ont appris au cours de leur vie de femme, je remédie à leurs lacunes, à leurs difficultés, il n’est jamais trop tard pour connaître son corps, l’apprécier et comprendre comment avoir du plaisir.
La sexualité est une partie inhérent à l’être humain. Souvent les femmes divorcée ne connaissent toujours pas bien leur corps, leurs fantasmes, me disent que tout cela ne les intéresse pas. En fait, en y regardant de plus près, la plupart du temps, elles n’ont pas forcément eu de bénéfices dans leur sexualité, voulant faire plaisir à l’autre, simulant, ne mettant pas en place les conditions nécessaires à leurs besoins pour une sexualité épanouie. Elles sont aussi souvent sous l’emprise des diktats de notre sociétés, ont des croyances erronées sur la sexualité et le fonctionnement de leur corps, de leur psychisme sexuel
Ces femmes ont souvent peur du rejet, de ne pas savoir quoi faire avec un nouveau partenaire sexuellement parlant. Elles ont besoin de savoir si elles peuvent à nouveau plaire, malgré leur regard relativement négatif sur leur corps. Notre société actuelle ne privilégie pas les femmes de la cinquantaine, leur richesse. Or, si l’on veut être bien à 50 ans et après, il faut pouvoir voir le chemin parcouru, nos réussites, nos défis réalisés, apprendre une leçon de nos relations, savoir qui on est aujourd’hui et maintenant pour faire de nouveaux choix et les bons pour nous. Accepter son corps, c’est accepter qui on est, notre vécu, notre cheminement et savoir apprécier nos sensations.
Souvent les femmes divorcée se mettent alors sur des sites de rencontres, pour « voir si elles plaisent » et souvent elles sont très étonnées que oui, et qu’elles plaisent à des hommes plus jeunes qu’elles.
Leurs croyances sont tenaces : les hommes ne cherchent que du sexe facile, les hommes ne s’intéressent à elles que parce qu’ils pensent qu’elles sont seules et affamées, qu’elles vont accepter n’importe quelle relation parce qu’elles ne sont pas sûres d’elles. Les hommes ne sont pas fiables et sont infidèles… La réalité ne correspond pas à ces croyances.
En effet, nombre d’hommes cherchent du sexe, mais ils cherchent chez une femme plus âgée l’ouverture d’esprit, la légèreté, l’initiative et la liberté d’action. Une chose positive est de remarquer alors que bien qu’ayant la cinquantaine, ces femmes divorcée plaisent et sont vues comme sexys ! Les femmes ne se voient pas souvent comme « sexuelles », mues par leur éducation sage, n’écoutent pas leur fantasmes, mettent de côté ce qui leur semble « superficiel ». Il y a bien sûr des femmes accomplies, bien dans leur peau, ayant une vie personnelle et intime riche et épanouissante, mais je parle de ces femmes qui ont mis de côté leur féminité, leur sexualité, leur unicité de femme dans une relation.
Les hommes cherchent aussi l’amour, la tendresse, la complicité. Il s’agit bien évidemment de bien savoir ce que nous cherchons pour aller vers les personnes adéquates. Dans ma pratique, j’ai bien plus d’hommes en couple qui se plaignent du manque de tendresse et de caresses de leur compagne que l’inverse.
Alors, Mesdames une fois divorcée ou séparée, lorsque vous cherchez éventuellement une nouvelle relation, sachez ce qu’il vous faut, penchez-vous sur vos besoins, et respectez-les. Il n’y a aucune gêne à vouloir s’amuser à nouveau (pour certaines femmes, c’est la 1ere fois, elles ne se sont jamais amusées dans leur vie de façon sexuelle), à se découvrir sexuellement, à poser vos limites, à écouter vos désirs et simplement à vivre votre sexualité, comme vous l’entendez. Acceptez votre corps, il vous a tant donné, tant supporté dans votre vie, il vous a peut-être permis d’être mère, il vous a permis de vous battre contre l’adversité, de vous tenir droite, de vous véhiculer et de vivre des émotions.
La vie ne s’arrête pas, même divorcée à 50 ans et même après. La vie peut même commencer à ce moment pour une femme qui s’est mise dans un rôle acceptable pour la société étant jeune, qui a voulu fonder une famille (ou pas). Aujourd’hui est un nouveau jour, le jour où vous pouvez exister par vous-même, vous occuper de vous et aller vers des personnes qui vous conviennent. Il n’est jamais trop tard pour exister, pour exulter, pour vivre pleinement sa vie de femme, osez !