Claudine Decaux

Le Vaginisme

Le vaginisme consiste en des contractions involontaires des muscles vaginaux, empêchant une pénétration.  Ces contractions proviennent d’une somatisation, ne sont pas contrôlables volontairement et sont un signe involontaire que votre tête refuse toute pénétration.

Quand une femme consulte un-e gynécologue, afin de résoudre le problème, la plupart du temps on lui propose de se détendre, d’utiliser un lubrifiant ou d’utiliser un kit de « dilatateurs vaginaux », comme pour entraîner leur vagin à accepter un corps étranger.

Rien que le mot « dilatateur » est extrêmement réducteur de la personne que vous êtes. Le vagin ne se dilate pas comme un objet… et vous n’êtes pas un objet. C’est tout l’inverse qu’il faut faire.

Le traitement consiste à comprendre pourquoi vous vous fermez à l’autre et à son pénis. Et cela provient de vos croyances, vos peurs, votre histoire personnelle, votre éducation, une mésinformation de votre corps, de son fonctionnement. Je travaille dans ce sens, vous donner le plein contrôle de votre corps en « libérant votre tête ».

Souvent aussi, les femmes souffrent de vaginisme parce qu’elles ont eu une mauvaise expérience sexuelle, une mauvaise préparation avant la pénétration, qui leur a occasionné des douleurs. Et lorsque cette femme a eu mal, elle n’a plus envie de ressentir cela, bien évidemment.

Il y a bien évidemment aussi des femmes qui ont vécu une agression sexuelle, un inceste, des attouchements ou un viol, mais dans la grande majorité ce n’est pas l’origine d’ une problématique de vaginisme. Dans ce cas précis, nous travaillons ensemble à retrouver le plein pouvoir de votre corps et de votre psychisme.

Nous travaillons aussi toute l’image corporelle, l’internalisation de votre vagin, de votre vulve. Souvent, les femmes souffrant de vaginisme ne considèrent pas en effet cette zone, comme si elle n’existait pas, comme si elle n’était qu’utile et non jouissive. Et la plupart du temps, elles considèrent cette zone comme « utile » pour l’homme avec lequel elles vivent. Elles ne sont pas dans leur corps, dans leurs ressentis, dans leur féminité. Nous travaillons donc cette internalisation, l’appropriation de votre corps et de votre vagin, le plaisir. Parfois également, je travaille avec une kinésithérapeute spécialisée, en adjonction du suivi psychothérapeutique. Mais la kinésithérapie n’est jamais suffisante, puisque là à nouveau, nous sommes dans le corps physique et le vaginisme n’est pas une problématique physique.

Il y a donc toute une partie personnelle à travailler en thérapie, mais aussi une partie relationnelle à faire évoluer. S’ouvrir à l’autre demande la résolution de conflits, la compréhension, la connaissance des attentes et besoins, la confiance.

Consulter est donc nécessaire et efficace, même s’il s’agit en sexologie d’une problématique dite « résistante ». Le but étant de vous rendre autonome, vous faire évoluer dans votre féminité, afin que vous puissiez être pleinement vous-même et avoir du contrôle sur votre vie, personnelle, sexuelle et relationnelle.