Sexologue clinicienne, Psychothérapeute, Thérapeute de Couple à Marseille
L’affaire Weinstein et toutes les répercussions en chaîne qui s’en sont suivies partout dans le monde occidental me font faire quelques réflexions sur la prévention. En effet, en tant que sexologue, je me questionne sur le travail en amont à faire en ce qui concerne l’éducation à l’égalité hommes/femmes, la prise en charge et la pédagogie entourant nos adolescents, en pleine construction dans leur rôles masculins et féminins dans une société toujours en mouvement.
J’ai toujours pensé qu’il serait bon au lycée d’avoir des interventions, des ateliers, des groupes de discussions avec les adolescents sur des thèmes comme les rôles, l’apprentissage des limites dans le respect de l’autre, la gestion de la colère, des frustrations, les questionnements sur la sexualité, le sentiment amoureux, l’agression sexuelle, l’abus. Je pense que cela intéresserait beaucoup les adolescents, qui se posent souvent beaucoup de questions auxquelles ils ne trouvent de réponses qu’à travers internet le plus souvent, et nous savons comme internet peut être un merveilleux informateur mais aussi comme la toile a le pouvoir de véhiculer bon nombre de préjugés et de fausses croyances.
J’aimerais mettre au point un plan d’intervention avec une formation pour les intervenant(e)s qui animeraient dans les lycées ces ateliers. Je crois que nous sommes prêts, en Occident, pour enfin parler de ces sujets et améliorer les relations hommes/femmes de demain, grâce à l’information, à l’éducation.
Ces thèmes pourraient être les suivants : le respect de l’autre (ce que cela veut dire concrètement), la différence de maturité souvent observée entre les garçons et les filles à l’adolescence, le sentiment amoureux, la séduction (ce qui est approprié ou non), la gestion du rejet, les pulsions sexuelles, la contraception, les its, la sexualité, les limites, où commence l’abus (de pouvoir, sexuel), comment réagir dans différentes circonstances, ce que dit la loi, etc.
J’ai une idée ludique de ces ateliers, qui devraient être animés par des personnes formées à ces sujets, dynamiques et douées pour le relationnel. Tous les sujets peuvent être abordés si on sait comment les amener de façon intéressante.
Bien sûr, cela ne réglerait pas tous les problèmes, mais ce serait donner une place réelle à ces sujets et peut-être, voire certainement, procurer une avancée, en tous cas un essai d’améliorer les rapports hommes/femmes chez des jeunes hommes et femmes en questionnement et en construction dans leurs aprioris, leurs préjugés et ainsi permettre une ouverture d’esprit, un éclairage sain sur ces rapports.
Voilà mon petit mot d’aujourd’hui, que je voulais partager avec vous, sur ma réflexion suite à tous ces événements. Pourquoi ne pourrions-nous pas vivre ensemble, hommes/femmes, dans le respect l’un de l’autre, dans la complexité de nos différences et de nos ressemblances ?